19 mars 1962 : un faux anniversaire pour un faux armistice
Par exemple, j’aurais pu leur expliquer ce qui s’est réellement passé le 19 mars 1962. Et quelles en ont été les conséquences.
Pour moi, cette journée a été marquée par un douloureux événement
personnel.
J’avais un cousin : Henri Vernède, un valeureux ancien combattant de la Grande Guerre. Il était conseiller général et, aimé de tous, avait été élu
Maire de Randon, une petite commune de la plaine de Bône (aujourd’hui Annaba). Randon était tout proche de Penthièvre, le village fondé en 1853 par mes trisaïeux. Randon était également proche de Mondovi où avait vécu le père d’Albert Camus, mort pour la France en 1915. Le père du Maréchal Juin y avait été gendarme.
Dans ce petit monde rural où chacun se connaissait, Henri avait épousé une fille Mayer. Ce jour du 19 mars 1962, il avait été convoqué à Bône par le Préfet. Ce dernier voulait, je suppose, commenter à l’intention des élus du département les « accords » d’Évian dont l’encre n’était pas encore sèche. Le gendre d’Henri lui servait de chauffeur. Après la réunion chez le Préfet, sur la route du retour, à la sortie de la ville, à hauteur de l’embranchement vers Morris, Henri Vernède et son gendre ont été arrêtés par un barrage. Tous deux ont été sauvagement massacrés.
Si ce double assassinat n’avait pas été emblématique de cette journée que la FNACA entend célébrer, je ne me serais pas permis d’évoquer ce lamentable drame dans ces colonnes.
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19 mars 1962
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