Les Disparus- Intervention de Marc LAFFINEUR ( SEDAC) le 28 février 2012
C’est dans ce même esprit que nous avons soutenu la proposition de loi du sénateur COUDERC, qui permet de sanctionner pénalement les insultes à l’encontre des anciens membres de formations supplétives. Je tenais à le rappeler, car cette loi a été adoptée [pas plus tard qu’] hier, après un vote conforme du Sénat. Elle a vocation à protéger toutes les anciens supplétifs des diffamations dont ils pourraient être victimes. Elle participe pleinement de notre devoir à l’égard de ces hommes et de ces femmes, vulnérables en raison-même de leur engagement pour notre pays.
Les disparus que nous honorons aujourd’hui servaient aussi la France. Ils la servaient à leur manière, sur ce sol algérien qu’ils chérissaient tant. Ils la servaient en construisant ponts, routes, écoles et hôpitaux, ils la servaient en œuvrant humblement, modestement, pour gagner et construire leur vie. Ils étaient sincères dans leur engagement envers la France, sur le sol algérien. Nous ne devons pas oublier ce qu’ils ont apporté à notre pays.
Nous ne devons pas oublier non plus ce qu’ils ont sacrifié à la France, eux ou leurs parents, en rejoignant les rangs de l’armée B du maréchal de LATTRE. Non, l’immense majorité des pieds-noirs ne se sont pas impunément enrichis sur le dos des Algériens, ils ont simplement fait leur devoir, avec une fidélité et une dignité qui nous honorent.
Leur histoire est notre histoire, une histoire écrite au prix du sang. Cela oblige chacun d’entre nous. Aussi, je continuerai l’action mémorielle entreprise. Il est un projet, je le sais, qui vous tient particulièrement à cœur : c’est la construction d’un monument d’hommage aux Français d’Afrique du nord morts pour la France.
J’avais demandé au président de la Mission interministérielle aux rapatriés de me communiquer des noms pour compléter le groupe de travail en charge du dossier ; ce groupe de travail enrichi se réunit sous ma présidence le 6 mars prochain pour un premier point d’étape. Nous vous présenterons bientôt, j’en suis certain, des avancées décisives sur ce projet fédérateur.
Mesdames, messieurs,
Il n’est pas d’effort superflu, ni d’énergie gaspillée lorsqu’il y va de la mémoire. C’est le premier respect que nous devons à ceux qui ne sont plus là pour se raconter. C’est le premier respect que nous devons à ceux qui seront à jamais meurtris dans leur chair et dans leur cœur.
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