Massacre du 5 Juillet 1962 à Oran- J.P LLEDO
Massacre du 5 Juillet 1962 à Oran (Algérie).
Point de vue de Jean-Pierre Lledo
Je précise d’abord que je ne suis pas historien, mais cinéaste. Et que cet épisode de l’histoire d’Algérie m’a intéressé pour plusieurs raisons. Mon enfance s’est faite à Oran et par la suite j’ai toujours gardé le lien avec cette ville, mes amis d’enfance et ceux de mes parents. J’ai été marié avec une Oranaise d’origine arabe. Enfin, j’ai fait un film (Algérie, histoires à ne pas dire) dont la quatrième partie est consacrée à cette tragédie.
J’ai su très tôt qu’il s’était passé quelque chose de terrible le 5 Juillet 1962 à Oran, où je n’habitais plus de puis 1957. Seules les opinions pro indépendantistes et communistes de mon père qui furent aussi les miennes par la suite, m’ont empêché de vouloir en savoir plus, et ont provoqué chez moi leur occultation de fait, avec la circonstance atténuante que vivant en Algérie, je n’avais aucune liberté d’expression surtout sur ce sujet d’histoire si sensible et dont seul un historien algérien, Fouad Soufi, osa s’approcher, sur la pointe
des pieds, et ce seulement après la fin du parti unique, au début des années 90.
Et quand bien longtemps après, habitant déjà en France, chassé par les islamistes, je pus faire un film évoquant entre autres cet épisode, ce film fut interdit.
Ici, dans ce premier point de vue, je voudrais émettre quelques avis, qui sont le résultat de mes propres réflexions, fondées sur des témoignages et études que j’ai pu entendre ou lire, d’Algériens arabes et de pieds-noirs, simples citoyens, militaires, ou universitaires.
1 – Bilan.
Il y a eu beaucoup de morts ce jour-là. Combien ? Environ 700 d’après les archives françaises auxquelles a pu avoir accès l’historien Jean-Jacques Jordi (Un Silence d’Etat, Ed. Sotéca. 2011). Mais sans aucun doute beaucoup plus, au moins deux fois plus, à mon avis. L’ouverture des Archives algériennes, celle de l’ALN, du FLN, les registres de l’hôpital d’Oran et des cimetières, l’ouverture des charniers dont certains sont parfaitement localisés, le démontreraient aisément. Mais ne nous faisons aucune illusion, plusieurs générations
passeront avant de pouvoir y accéder.
Mais plus que l’aspect quantitatif, ce qui caractérise ce massacre, qui comme tous les massacres conglomère toutes les atrocités imaginables et inimaginables, c’est sa qualité. C’est un massacre raciste. Durant toute la journée du 5 Juillet on fait la chasse au faciès, non-musulman.
Un des premiers récits que l’on me fit provient d’un militant oranais éminent du Parti communiste algérien, Jules Molina. Il avait été libéré de prison en Mars 62, de par les ‘’Accords d’Evian’’. Il s’était mis aussitôt au service du FLN qui lui avait demandé de mettre ses compétences techniques au profit de la remise en marche de la CLO (société qui livrait le lait en bouteille et qui était à l’arrêt, suite à l’exode des techniciens pied-noir). Ce qu’il fit.../...
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Bien entendu, ce récit confortera certainement votre détermination à signer la pétition du "Collectif pour la vérité sur le massacre du 5 juillet 1962 à Oran".
Exprimez vous et demandez haut et fort la Vérité et la Justice qu’il nous est si difficile d’obtenir.
Pour signer la pétition, veuillez ouvrir le lien ci-dessous |
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