Comité de liaison (CLAN-R)

ROGER BENMEBAREK : La promotion sociale en Algérie (1958-1962)

jeudi 4 mars 2010

Voici les grandes lignes de la promotion sociale engagée sous l’emprise de ce souffle. :

  • La scolarisation en 8 ans et la formation de cadres pour la jeunesse.

L’ordonnance du 20 août 1958 devait permettre de scolariser 2,5 millions de jeunes, dont 1,3 M selon des normes métropolitaines et 1,2 selon des méthodes accélérées des Centres sociaux. Allait en parallèle avec les Centres sociaux (660 étaient prévus en 65-66), un cycle accéléré de formation professionnelle, les centres de formation de la jeunesse et les foyers de jeunes).

Plusieurs promotions de monitrices et de moniteurs ont été formées à Nantes et à Issoire. Les instructeurs de l’armée et les EMSI ont joué un rôle important. Le Mouvement de Solidarité Féminine, présidé par Nafissa Sid Cara et Suzanne Massu et animé par des femmes d’officier et des civiles, a mis en œuvre une dynamique de promotion et d’échange entre les communautés. La promotion sociale était fondée sur la solidarité.

  • La promotion des femmes algériennes.

Alors que les femmes d’Algérie recevaient le droit de vote dans un seul et même collège électoral - au fait, 12 ans seulement après l’accès aux urnes des femmes métropolitaines - trois femmes algériennes entraient à l’Assemblée Nationale en décembre 1958. La nomination de Nafissa Sid Cara comme Secrétaire d’Etat auprès du Premier Ministre, après son élection, n’a pas été le simple affichage d’une promotion symbolique.

Cette femme par sa personne et par sa famille,représentait bien le corps, de « l’enseignement des indigènes » tel qu’il avait existé jusqu’en 1949. Encore une thèse que je propose aux étudiants d’aujourd’hui : ces enseignants du bled n’ont-ils pas été la base d’une véritable promotion sociale en Algérie.

Il s’agissait de promouvoir la femme algérienne dont la vie à l’écart de la société des hommes, amputait la communauté musulmane d’un facteur d’équilibre, spécialement dans les relations entre les communautés d’Algérie. La doter de droits civiques, améliorer son statut juridique, assurément désavantagé en droit musulman, notamment le droit de la famille, en cas de divorce, était un pari novateur et audacieux pour l’époque, auquel Michel Debré tenait personnellement.

  • Créer une élite par l’accès à la Fonction publique, dans des emplois supérieurs de l’Etat, dans tous les corps de l’Administration, de la magistrature et de l’Armée et dans les corps algériens de la Fonction publique. En trois ans (1958/61), globalement, le nombre de fonctionnaires algériens de souche est passé de 10 000 à 16 000. Dans les catégories supérieures, il s’agit de plus de 1000. L’augmentation atteignait près de 50 % dans le corps préfectoral, 56% dans la fonction publique hospitalière et 70 % dans les services communaux.
  • Promouvoir une classe moyenne, par l’émergence d’élus responsables dans toute l’Algérie.

Les élections municipales d’avril 1959 ont fourni des gestionnaires des collectivités territoriales : sur 14 000 conseillers municipaux élus, 11 558 étaient de statut local et sur les 1215 maires élus le 15 mai, 681 étaient de statut local. Ces nouveaux responsables apparaissaient surtout ardemment désireux de gérer leurs besoins locaux, plus qu’aspirant à l’indépendance algérienne.


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