Comité de liaison (CLAN-R)

ROGER BENMEBAREK : La promotion sociale en Algérie (1958-1962)

jeudi 4 mars 2010

Les historiens relèveront toujours les niveaux différents atteints par les communautés vivant en Algérie. Mais il leur faut ne jamais perdre de vue l’’immensité et la diversité de la géographie physique, humaine et économique de l’ Algérie et le fait qu’entre ses habitants, la distinction la plus réelle, s’établissait entre zones urbaines et zones rurales.

Les différences ne relevaient certes pas d’une volonté de pérenniser, comme je l’ai lu et entendu chez certains, une évolution à deux vitesses. Au contraire, de tous temps, la motivation de l’action publique en Algérie, a été clairement exprimée : effacer les différences de niveau entre les populations, donc assurer la promotion sociale. Les archives officielles comme les témoignages d’hommes de terrain en attestent. C’est une objectivité que je revendique pour la future Fondation pour la Mémoire de la guerre d’Algérie, lorsqu’elle verra le jour.

Il faut aussi dire - c’est très important - que pour la quasi-majorité de la population, la promotion sociale se mesurait moins par l’accès aux droits civiques et à la fonction publique, justifié et souhaité par les élites, que dans l’amélioration des conditions pratiques d’existence, variables d’une région à l’autre.

La promotion sociale des populations dépendait plus de la route, des conditions d’accès à l’école et au marché, de l’amélioration de l’habitat et de l’alimentation en eau, de l’amélioration des moyens de l’agriculture, que de l’accès aux urnes et même, que de l’accès à la ville.. ....

Une politique de promotion sociale sérieusement renouvelée s’avérait nécessaire en mai 1958. La crise algérienne avait atteint son paroxysme, ébranlant l’ Etat, provoquant la chute de la IVe République et la naissance de la Ve......

Il ne fait pas de doute que le Plan de Constantine était un plan de promotion sociale et qu’il devait être une nouvelle " ardente obligation" et animer tous les esprits.

Le cadre et les orientations étant fixés, il appartenait à Michel Debré, chef du gouvernement à partir de janvier 1959, de mener cette politique, tous azimuts, de promotion sociale. ..........L’action de Michel Debré et de son gouvernement prenait le relais de projets qui se trouvaient souvent dans les dossiers de l’ex-gouvernement général et des directions de l’Algérie au ministère de l’intérieur, ou au rectorat d’Alger.

Mais en avoir fait un « corpus » manifestait la volonté forte de MD de réaliser la politique de la dernière chance............A partir de 1958, dans les équipes animées par Michel Debré, par Paul Delouvrier puis par Jean Morin, par quelques généraux convaincus, comme Dunoyer de Segonzac et par des officiers du terrain, officiers des SAS et instructeurs du contingent, il y eut dans le domaine de la promotion sociale, un réel esprit « mai 58 », une volonté de solidarité dont il serait inexact et injuste d’occulter l’effet et de nier l’espoir qu’il fit naître.

Malgré les divers jugements portés sur les conditions du grand rassemblement du Forum à Alger, il serait objectif de conserver à ce « nouveau souffle social », sa vraie place dans l’Histoire de l’Algérie d’avant 1962 et de reconnaître que l’armée y a réellement cru et y a contribué sincèrement.


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