Comité de liaison (CLAN-R)

Nicole Guiraud-Algérie 1962. Journal de l’Apocalypse

mercredi 30 janvier 2013


Dimanche 30 septembre 1956, 18 heures 30  : Nicole, une fillette de dix ans se trouve, comme chaque année à la fin des vacances d’été, avec son père dans le Milk Bar, au cœur d’Alger, pour y déguster une glace, lorsqu’une bombe explose, déposée par le FLN (Front de libération nationale). Quatre personnes sont tuées et cinquante-deux autres blessées. Nicole perd son bras gauche.

Après cinq années de terreur continuelle, la violence atteint un nouveau point culminant à la suite des accords d’Évian du 19 mars 1962. La population d’Alger se retrouve prise entre deux fronts : D’un côté les nationalistes algériens soutenus par les autorités françaises qui organisent la prise du pouvoir par le FLN à partir du 3 juillet 1962, jour de l’indépendance. De l’autre côté, des fractions de l’OAS (Organisation Armée secrète) se battent avec acharnement contre la perte de leur pays natal et contre l’exode qui menace leurs concitoyens, près d’un million de Français d’Algérie.

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Dans son journal, la jeune Nicole, âgée de quinze ans, note jour après jour les violences d’une guerre civile qui prend de plus en plus les traits d’une apocalypse : une bande de jeunes musulmans tirant au hasard sur la foule, un commerçant arabe abattu sous ses yeux, les magasins et les écoles fermant les uns après les autres, les tas d’ordures brûlant au coin des rues, les cadavres sur les trottoirs, les descentes de police dans les appartements, les barrages militaires, le grondement des hélicoptères et des automitrailleuses, les rafales de mitraillettes, les explosions de bombes, et surtout la peur constante d’être enlevé par le FLN. De plus en plus de personnes fuient cet enfer vers la métropole.

Pour se protéger, la famille se retranche dans l’appartement. C’est là que derrière les volets clos resurgissent les souvenirs d’enfance de Nicole, dans ce paradis des Vergers du Sahel algérois où ses ancêtres s’étaient établis depuis cinq générations et où elle-même avait vu le jour en 1946. Ou bien encore, elle revoit les temps heureux des retrouvailles avec ses amis, sur la plage du Rocher Noir.

La fin cruelle arrive : le 19 juin 1962, Nicole quitte pour toujours son pays natal.

Depuis 1972, elle vit et travaille comme artiste plasticienne à Montpellier et Francfort sur le Main. Dans son œuvre artistique, elle associe le souvenir d’un bonheur enivrant et d’une souffrance terrible, vécus dans sa patrie algérienne à la culture jadis si diversifiée. Quelques-unes de ses œuvres sont représentées dans ce journal.


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