L’HÔTE, la nouvelle de Albert Camus et la bande dessinée de Jacques Ferrandez.
L’HÔTE
"Le crime imbécile de cet homme le révoltait, mais le livrer était contraire à l’honneur.
"Après toi. Je mangerai aussi."
Hors de ce désert, ni l’un ni l’autre, Daru le savait, n’auraient pu vivre vraiment. Dans ce vaste pays qu’il avait tant aimé, il était seul."
À la découverte de la face cachée de l’iceberg algérien…
L’Hôte n’est pas l’œuvre la plus connue d’Albert Camus mais c’est peut-être l’une des plus profondes touchant à l’Algérie, à ses rapports humains, à l’âme des communautés qui y ont cohabité pendant 132 ans. Le dessinateur Jacques Ferrandez, né à Alger, l’a bien compris qui a tiré de cette nouvelle une remarquable bande dessinée.
Et pourtant, en apparence, l’intrigue de L’Hôte est très simple, un fait divers, pourrait-on dire, qui fait irruption dans la vie d’un instituteur du bled. Celui-ci vit seul, retiré du monde dans son école perdue des hauts plateaux arides du Sersou où il accueille des enfants musulmans. Il apprendra par la suite que le prisonnier arabe que vient de lui amener un gendarme en le chargeant de le conduire à la prison de Tinguit a tué son cousin. De cette situation va naître un conflit de conscience opposant les valeurs d’hospitalité, d’honneur et de solidarité dont la portée reste incompréhensible sans une connaissance approfondie du contexte colonial.
Sur la base de cette simple nouvelle et de sa traduction en dessins, qu’il a analysées et comparées, Wolf Albes nous entraîne donc à la découverte de la face cachée de l’iceberg algérien et nous propose un vaste panorama de la colonisation, de l’histoire de l’Algérie française et de sa fin douloureuse, allant jusqu’à nous offrir une remarquable chronologie commentée de ce pays dès avant 1830 et jusqu’à la fin de la présence française.
Enrichi de nombreux témoignages, citations et illustrations mais aussi de collaborations prestigieuses comme celles de Roger Vétillard, Georges Hirtz, Luc Verlinde, Jean Monneret, Odette Caparros, Hubert Ripoll et Jean-Jacques Jordi, c’est un grand ouvrage de référence, pour qui veut vraiment comprendre ce que fut l’Algérie française.
Sans académisme, sans passion, mais avec lucidité et objectivité, Wolf Albes nous livre une analyse littéraire, historique, politique et sociologique unique en son genre.
Analyses et documents :
La genèse de la nouvelle.
Les instituteurs en Algérie.
Une importante chronologie de l’Algérie et de la guerre d’Algérie (54 pages)
Des extraits commentés des œuvres de Mouloud Feraoun, Jean Brune, Guy de Maupassant, Victor Hugo etc.
Des analyses de Roger Vétillard sur les insurrections de mai 1945 et du 20 août 1955 dans le Nord-Constantinois et sur l’embuscade de Palestro.
Le meurtre de l’Arabe à la lumière du Coran.
L’histoire de Trézel /"Tinguit"
Georges Hirtz : L’Algérie ksourienne (extraits)
Les "apôtres de la décolonisation" : Frantz Fanon, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Albert Memmi…
L’Hôte : l’instituteur Daru entre deux feux
Algérie, 1946 : Depuis un an, l’instituteur Daru vit seul dans son école perdue sur les Hauts-Plateaux où il accueille des enfants musulmans des villages avoisinants.
À la mi-octobre, le gendarme Balducci se présente chez lui avec un prisonnier arabe. Daru les accueille en hôtes.
Il apprend par la suite que l’Arabe a tué son cousin et qu’il doit le conduire à la prison de Tinguit parce que le gendarme doit retourner à son poste à cause d’un soulèvement.
Cependant, Daru refuse de livrer son hôte parce que "c’est contraire à l’honneur".
Le gendarme repart : il est vexé mais il ne dénoncera pas son ami.
Daru se voit donc contraint d’héberger l’Arabe, de lui préparer le repas et même de passer la nuit à côté de lui. Son prisonnier en profitera-t-il pour s’enfuir ?
Non, le lendemain matin, il est toujours là.
Furieux, Daru finit par le mener à une bifurcation où il doit choisir d’aller se rendre aux autorités ou de se réfugier chez les nomades. Daru repart chez lui, mais inquiet, revient sur ses pas et aperçoit "l’Arabe qui cheminait lentement sur la route de la prison".
En rentrant à son école, il découvre des menaces de vengeance inscrites sur le tableau.
Poursuivi par les proches de l’Arabe, qui croient qu’il a livré l’un des leurs, et désavoué par ses compatriotes qui l’accuseront de les avoir trahis face à l’insurrection, Daru est désormais seul.
Préface d’Hubert Ripoll. Avec la participation de Maurice Calmein, Roger Vétillard, Luc Verlinde, Georges Hirtz, Odette Caparros, Jean Monneret et Jean-Jacques Jordi.
25€
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