Accueil > Histoire et mémoires > 3- La guerre d’Algérie 1954 1962 (Grands évènements (...) > 3.5 Les grandes dates des tragédies. > 3.56 Oran le 5 juillet 1962
Jean-François PAYA ; Le 5 juillet à Oran
Cette date est celle de l’indépendance pour les Algériens.
Cependant pour les Français d’Oran, seule ville où ils étaient majoritaires, elle évoque une journée d’horreur où près d’un millier d’entre eux furent massacrés en présence d’une garnison Française de 18000 hommes strictement consignée dans ses cantonnements. (1) (2)
Ces forces françaises avaient cependant un rôle théorique de protection de leurs ressortissants, d’après les déclarations publiques et les promesses faites par écrit et diffusées en Algérie comme en métropole. Les accords d’Evian prévoyaient la remise des pouvoirs à " l’exécutif provisoire " mis en place depuis le 19 Mars 1962.
Celui-ci devait maintenir l’ordre avec une " force locale " quasiment volatilisée à Oran, assistée de l’Armée Française ; et ce en principe jusqu’à la transmission de ses pouvoirs à une assemblée nationale élue au suffrage universel .
Ceci ne fut effectif que le 27 Septembre 1962. Mais les accords d’Evian ne faisaient nullement référence au GPRA et à l’ALN dans ce processus…
Les dits accords ayant été ratifiés par la population algérienne dans la question posée au référendum du 1er Juillet 62, cela déterminait le droit, y compris sur le plan international puisqu’ils figurent au rang des traités internationaux à l’ONU ; ils contenaient aussi une clause d’amnistie générale réciproque qui fut violée sous la responsabilité du FLN pour les harkis.
En réalité l’indépendance de l’Algérie fut proclamée officiellement le 3 Juillet 1962 avec l’arrivée du GPRA et de son président Ben Khedda à Alger. Ce dernier entérina la date historique du 5 Juillet (prise d’Alger en 1830) qui avait été choisie par le comité inter-willayas de l’intérieur (la willaya V d’Oranie étant volontairement absente) opposé à l’Etat-major de l’ALN extérieure basée à Oujda au Maroc et à son chef, le colonel Boumédiène. Le 30 Juin cet état -major avait été dissous et son chef destitué par le GPRA mais rejoint par Ben-Bella lui aussi opposé au GPRA d’Alger.
La lutte pour le pouvoir commençait.
Selon Mohamed Harbi, historien et ex-responsable FLN avec la France, la Tunisie et le Maroc, " il faut bien manœuvrer car si ces Etats apportent leur soutien au GPRA et bloquent l’ALN à l’extérieur, c’en est fini de la coalition benbelliste ". En Oranie la willaya V appendice de l’ALN d’Oujda, était surtout composée de ralliés de la dernière heure et de déserteurs de la Force locale musulmane. Il faut souligner qu’en Oranie les katibas de l’intérieur avaient été pratiquement anéanties par l’Armée Française. Le chef de cette willaya, le colonel Othmane acquis à Boumédiène, préconisa des défilés de manifestations encadrés dés le 3 Juillet, y compris à Oran où 4 à 5 katibas(compagnies) de l’ALN locale reconstituée après le 19 Mars, défilèrent à la limite des quartiers musulmans. Il en fut de même dans toute l’Oranie sans incident notable.
(1) Victimes tuées sur place où enlevées et déclarées " disparues " 800 selon JP Chevènement, attaché militaire au consulat d’Oran dans un ouvrage en 1977 /
440 plaintes déposées à ce consulat sachant q’une plainte pouvait recouvrir plusieurs personnes. Plus (+) de nombreux hommes non déclarés ( isolés ; familles déjà
parties en France )
(2) 12 000 militaires Français intra-muros + garnisons extérieures Marine et Air détail des unités dans le livre 3 " l’Agonie d’Oran "