Eloges funèbres du Maréchal Giap : réaction de l’UNC...
Mort de Giap
Un raccourci qui indigne
C’est à minima, une appréciation inacceptable, pour ne pas dire plus…La réaction officielle du ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, au décès du général Giap, à l’âge de 102 ans, le 4 octobre dernier au Viêt Nam, a suscité l’indignation du monde combattant, toutes générations confondues.
Le chef de la diplomatie française a rendu hommage à un « grand patriote vietnamien, aimé et respecté par tout son peuple pour le rôle éminent et fondateur qu’il a joué pour l ’indépendance de son pays », saluant « un grand patriote et un grand soldat ». Le ministre a salué « la mémoire d’un homme exceptionnel » et « présenté ses profondes condoléances à sa famille et au peuple vietnamien ».
L’UNC en particulier et le monde combattant en général réservent de leur côté leur empathie aux milliers de militaires français morts dans les camps du ViêtMinh à la suite de la défaite de Diên Biên Phu. Le monde combattant en général et l’UNC en particulier auraient apprécié d’entendre le ministre français saluer la mémoire des 3 200 soldats français (sur 10300 combattants de Diên Biên Phu), réduits à l’état de squelettes, rendus à leur famille comme autant de survivants de l’enfer, témoignages de chair et de sang des indéniables violations des conventions de Genève, donnant des droits élémentaires aux prisonniers de guerre...
Certes, Giap fut un grand stratège, et personne ne songe à le contester. Que le vainqueur de Diên Biên Phu fut également peu économe de la vie de ses hommes est une autre vérité première. Mais le monde combattant en général et l’UNC en particulier se souviennent, eux, contrairement aux rédacteurs de l’hommage funèbre rendu par le ministre des Affaires étrangères, que la mortalité dans les camps du Viêt Minh était supérieure à celle enregistrée dans les camps nazis de la Seconde Guerre mondiale.
Qu’ainsi 71% des 37 000 militaires du corps expéditionnaire français en Extrême-Orient retenus en captivité dans les camps y ont laissé la vie, dans des conditions effroyables, soumis à un lavage de cerveau en règle, aux maltraitances, aux tortures psychiques, à la faim...