Editorial de février 2009
19 mars |
De tous côtés, sur le territoire français, sont inaugurées des rues et des places du 19 mars 1962, date supposée du cessez-le feu en Algérie. A ces inaugurations s’ajoute la volonté de plus en plus marquée de donner plus d’ampleur aux cérémonies privées de commémoration de cette date.
Ces actes et prises de position ont amené le CLAN, plus d’une fois, à devoir réagir ; ce fut le cas notamment lorsque le 20 octobre 2008, le lendemain de ses déclarations faites à Bordeaux, nous écrivions au Secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens Combattants que les Rapatriés ne pouvaient accepter que des représentants des pouvoirs publics marquent de leur présence ces cérémonies.
Ce courrier devait être suivi, le 22 octobre, d’une lettre au Président de la République. Ce fut le cas aussi lorsque le 5 novembre nous écrivions à M.Patrick Ollier, ancien Président de l’Assemblée Nationale et Maire de Rueil-Malmaison sur le point d’inaugurer une place dans sa commune.
Nos diverses démarches en haut lieu, démarches écrites et aussi verbales, ont été suivies d’engagements, qui ont eu toutes raisons de nous rassurer ; ils ont pourtant été contredits par d’autres déclarations, d’autres écrits. « ...(à propos du 5 décembre) (il) a précisé qu’il s’agissait d’un hommage aux morts, et non de la commémoration d’un événement, les associations demeurant libres de consacrer à celle-ci, dès lors que l’événement en est digne, la date de leur choix, comme, par exemple, celle du 19 mars » , « Quant à la participation des pouvoirs publics, la règle de l’appréciation au niveau local (...) semble à la fois la plus opportune et la plus réaliste », nous a-t-on notamment écrit. Non, en aucune façon, il ne pourrait être digne que les pouvoirs publics s’associent à ces commémorations !
A Boulogne-sur-Gesse, dans le cadre d’un collège, on s’apprête à commémorer le 19 mars , par l’image et la parole.
A Valence, ville où tant de Rapatriés sont venus trouver refuge, la Municipalité, voulant donner plus d’impact à cette inauguration, a choisi d’attendre le 19 mars prochain pour baptiser une de ses places.
Nous ne pouvons pas, nous ne pouvons plus accepter ces offenses à ceux qui ont tant souffert à partir de cette date fatidique, à ceux qui souffrent toujours, à notre Histoire, à notre Mémoire.
A Valence le 14 mars, comme ailleurs, les Rapatriés, nous en sommes convaincus, feront respecter cette Mémoire.
Denis Fadda
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19 mars 1962
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