Communiqué de l’AFVT : Comment un terroriste peut-il devenir "citoyen d’honneur" en France ?
L’Association française des Victimes du Terrorisme pose la question à Monsieur le Maire de Bagnolet :
Comment un terroriste peut-il devenir
"citoyen d’honneur" en France ?
Crédits : AFP (Georges Ibrahim ABDALLAH lors de son procès en 1986)
C’est avec stupeur que nous avons appris par voie de presse la décision de Marc EVERBECQ, maire de Bagnolet, d’accorder la citoyenneté d’honneur à Georges Ibrahim ABDALLAH.
Par le biais d’un arrêté municipal daté du 11 décembre 2013, l’ancien chef des FARL (Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises), condamné en France en 1987 à la perpétuité, est présenté comme un « défenseur acharné de la juste cause palestinienne » et un « prisonnier politique ». Cette description sous-entend que Georges Ibrahim ABDALLAH a été condamné par la justice française en raison de ses idées, et non de ses actes. Or, la réalité est tout autre…
Ce chrétien maronite originaire du Nord-Liban a créé en 1979 une organisation terroriste soutenue par la Syrie et active jusqu’en 1986. Les FARL étaient spécialisées dans l’assassinat de personnalités diplomatiques afin de dissuader toute ingérence étrangère unilatérale ou multilatérale au Liban. Ce pays multiconfessionnel était à l’époque en proie à une guerre civile menaçant de déstabiliser la région.
Les membres des FARL étaient peu nombreux (moins d’une trentaine de personnes) mais bénéficiaient de soutien logistique, notamment du groupe français Action Directe. Il est nécessaire de rappeler que certains attentats des FARL ont été revendiqués par Action Directe.
Il ne fait nul débat que les FARL sont notamment les auteurs de l’assassinat de deux diplomates. Le 18 janvier 1982, l’attaché militaire américain Charles Robert RAY est abattu à Paris. Le 3 avril, c’est au tour du diplomate Yacov BARSIMANTOV, second secrétaire de l’ambassade d’Israël à Paris, d’être exécuté devant sa famille dans son immeuble parisien.
Nous rappelons également que le 21 août de la même année, une bombe placée par les FARL sous la voiture de Roderick GRANT, attaché commercial à l’ambassade américaine en France, explose à Paris et tue deux gardiens de la paix détachés aux services de déminage du laboratoire central de la préfecture de police, Bernard LE DREAU et Bernard MAURON.