Hommage aux Soldats de Dien Bien Phu
Diện Biên Phủ : les leçons d’une commémoration
Diện Biên Phủ est un épisode majeur de la lutte du monde libre contre l’expansion d’un communisme agressif.
Trois commémorations marquent 2014, en France. Les deux premières – le centenaire de la guerre de 1914 et les soixante-dix ans du Débarquement – sont abondamment traitées par les médias. La troisième, les soixante ans de Điện Biên Phủ, l’est beaucoup moins.
Le 7 mai 1954, un corps expéditionnaire français, subissant depuis deux mois les tirs de l’artillerie du Việt Minh communiste, fut vaincu dans la cuvette indochinoise de Điện Biên Phủ. 3.000 de ses soldats moururent au combat ; 8.000 autres succombèrent durant les mois de déportation qui suivirent.
Điện Biên Phủ est une défaite, disent certains. Comme pour Alésia et Waterloo, oublions ! D’autres estiment que c’est une bataille coloniale dont le sens est peu édifiant pour les jeunes générations.
Pourtant, Điện Biên Phủ est un symbole plus universel que ne l’affirment ces interprétations réductrices. C’est un épisode majeur de la lutte du monde libre contre l’expansion d’un communisme agressif, dont l’emprise mortifère s’étendait de Berlin-Est à Pékin en passant par Moscou. Điện Biên Phủ s’inscrit dans la politique américaine d’endiguement de la peste rouge, réalité aujourd’hui minorée par des médias soucieux d’éviter l’opprobre à l’intelligentsia de gauche, autrefois complice morale des crimes du communisme.
La commémoration de Điện Biên Phủ est aussi l’occasion de se souvenir de la barbarie exterminatrice dont furent victimes les prisonniers français. 80 % d’entre eux périrent en quatre mois. D’abord usés par des semaines de marche dans une jungle hostile, ils moururent ensuite des effets des travaux forcés, de la malnutrition, de la maladie et des coups dans les camps de rééducation ; là, ils subirent aussi un terrible lavage de cerveau. Lorsqu’ils débarquèrent à Marseille, les survivants, squelettes ambulants ou morts-vivants portés sur civière, furent la cible des jets de boulons par des dockers communistes.
La gauche au pouvoir fera peu pour qu’on se souvienne de ces victimes d’un communisme dont les millions de morts sont ravalés au rang de détail de l’histoire. L’affaire Boudarel – du nom de cet universitaire français reconnu en 1991 par les victimes d’un camp dont il fut le commissaire politique – nous le rappela. Accusé de crime contre l’humanité, il fut soutenu par diverses officines communistes, puis obtint un non-lieu. Plus récemment, Laurent Fabius exprima sans état d’âme, et au nom de la France, sa grande émotion à l’occasion de la mort du général Giáp, ex-chef de l’armée viêt.
Un sens de l’honneur, aujourd’hui incompris, caractérise aussi Điện Biên Phủ : le chef de l’artillerie française s’y suicida en s’allongeant sur la grenade qu’il venait de dégoupiller. Il se reprochait sa sous-estimation de la puissance du tir adverse.
Il vous suffira de dire « J’y étais » pour qu’on vous réponde « Voici un brave », dit Napoléon à ses soldats au soir d’Austerlitz. Ceux de Điện Biên Phủ en furent aussi.
Bruno Rondiel