Square du 19 mars à Rueil Malmaison. Suite...et fin.
L’inauguration d’un square du 19 mars 1962 de plus à Rueil-Malmaison, avait en son temps provoqué une exaspération légitime.
Le CLAN-R avait adressé le 5 Novembre 2008, un courrier à Monsieur OLLIER, maire de Rueil, qui soulignait les évidentes raison de refuser que soit glorifiée, une date qui n’arrêtait aucune souffrance et commençait un chemin de croix.
Bien d’autres ont également écrit leur tristesse ou leur colère.
Nous publions celle-ci, suivie de sa réponse :
à
Député des Hauts de Seine
Maire de Rueil Malmaison
Hôtel de Ville 13 Bd Foch
92501 RUEIL MALMAISON CEDEX
N/Réf : 450-P
Monsieur le Député Maire,
Je vous avais vainement écrit, le 6 novembre 2008, au nom de la première association de Rapatriés, constituée dès 1956 à l’initiative des Français du Maroc et de Tunisie et toujours active aujourd’hui, le 6 novembre 2008 pour vous mettre en garde contre votre décision de baptiser un « square du 19 mars 1962 : cessez-le-feu français en Algérie » dans votre commune.
A noter, au passage l’ambiguïté du qualificatif « français »... Sur ce point particulier, je vous écrivais notamment « Vous n’ignorez pas que ce soi-disant cessez-le-feu n’a pas été respecté et d’abord par la troupe française qui ouvrait le feu dès le 26 mars à Alger, rue d’Isly, Quelque 300 victimes au tableau, toutes françaises tombées sous des balles françaises,.. Vous savez qu’il n’a pas non plus été respecté par le FLN qui, dès lors a érigé l’enlèvement/disparition au rang d’une institution. L’apothéose aura lieu le 5 juillet à Oran, avec des centaines et des centaines d’Européens pourchassés, traqués, abattus souvent dans des conditions atroces. Les militaires ont également payé un lourd tribut après cette date honnie... »
Nous apprenons aujourd’hui, par diffusion d’un courrier adressé le 23 juillet dernier à l’une de vos correspondantes, choquée ajuste titre par l’existence de ce square, votre décision de le débaptiser. Je tiens à vous faire part de notre satisfaction.
Ainsi, vous avez à votre tour pu constater, ce que nous « Français rapatriés d’Algérie » savons depuis longtemps : la F.N.A.C.A. compte parmi ses adhérents, voire ses responsables locaux, nombre d’anciens combattants d’Algérie soucieux essentiellement de retrouvailles et de perpétuer le souvenir dû à leurs camarades disparus.
Si nous comprenons parfaitement leur démarche, nous ne pouvons supporter en revanche l’esprit d’intolérance et de sectarisme, dont l’incident local apparaît révélateur, qui guide les positions de l’équipe dirigeante sur le sujet crucial du 19 mars. Imposer cette date comme journée unique de commémoration pour la guerre d’Algérie demeure, pour des raisons obscures, l’un des objectifs essentiels de cette association.
Elle nous trouvera longtemps face à elle sur ce terrain, jusqu’à ce que le combat cesse très naturellement...
Heureux en tout cas de cette nouvelle position, je vous prie d’agréer, Monsieur le Député Maire, l’expression de ma considération distinguée.
Le Président, Yves Sainsot
Rueil Malmaison 9 novembre 2009
SM/MC/1253
Monsieur le Président,
Je vous remercie de votre courrier du 2 octobre dernier qui a retenu toute mon attention.
En effet, je me souviens qu’à l’époque où j’avais pris la décision de baptiser à Rueil un « Square du 19 mars 1962 : cessez le feu français en Algérie », vous faisiez partie de ceux qui avaient manifesté leur désapprobation avec ce choix.
Cette décision reposait à l’époque sur une position équilibrée qui consistait à accorder la création de ce square, à condition que les responsables de la section locale de la FNACA assistent aux cérémonies du 5 décembre.
Or le simple fait d’assister et non de participer ayant valu au Président de la Section locale d’être démissionné de ses fonctions, j’ai considéré que cette « position équilibrée » n’avait pas été respectée.
Par ailleurs, tout comme vous, j’ai été choqué par cette sanction à l’égard du Président Local.
C’est ce qui naturellement a amené mon Conseil de Municipalité à débaptiser le « Square du 19 mars 1962 : cessez le feu français en Algérie ».
Sachez que je comprends l’émoi qui a pu être le vôtre du fait de la décision prise à l’époque de baptiser ce square et que je reste à votre disposition pour en discuter.
Vous remerciant de votre démarche, Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.
Patrick Ollier etc..
Mots-clés
-
19 mars 1962
- ETUDES COLONIALES-19 mars 1962. Quelle signification ? Guy Pervillé
- BFM-TV interroge Hervé Cuesta sur le 19 mars 1962
- Mais pourquoi, certains politiques et anciens combattants sont-ils attachés à la date du 19 mars ?
- Monsieur François Mitterrand et la commémoration du 19 mars
- Commémoration du 19 mars ? Sans façon à Perpignan