Comité de liaison (CLAN-R)

Robert MILLER : Les Etats Unis et la guerre d Algérie , le tournant du discours de JF Kennedy en 1957

lundi 21 février 2011

La date du 2 juillet 1957 marque un tournant dans la politique américaine sur la décolonisation. En début d’après-midi, le sénateur John F. Kennedy, élu démocrate de l’état du Massachussets depuis 1953, prononça un important discours sur les Etats Unis, la France et le drame algérien.

Ce discours devait avoir un retentissement, allant bien au-delà des réactions immédiates qu’il devait susciter, en particuler dans sa critique assez dure de la position de l’administration Eisenhower que le sénateur sommait d’adopter une vision plus large des intérêts américains et de réviser sa position au sujet de la décolonisation en Algérie et dans le reste du continent africain. Il signalait aussi et très clairement aux dirigeants français ce à quoi ils pouvaient s’attendre de la part du gouvernment américain dans un avenir assez proche surtout si en 1960 il se produisait un changement politique à Washington.

Du point de vue de la politique intérieure, Kennedy avait devant lui un itinéraire indispensable dans ce début de course vers la présidence des Etats Unis trois ans plus tard, en 1960. Il était catholique et pour devenir président il fallait traditionnelllement être protestant , Kennedy avait devant lui un gigantesque tabou à abattre ou à contourner.

Le sénateur savait aussi qu’il lui fallait très vite élargir son expertise en matière de politique étrangère, avant qu’il ne puisse se présenter comme candidat crédible devant son parti. Il avait la certitude de pouvoir surmonter l’opposition de l’aile gauche ou libérale du parti . La légendaire veuve du président Franklin D. Roosevelt avait aussi une influence quasiment décisive au sein du parti à cette époque et ne se privait pas de faire connaître publiquement ses opinions. Parmi ses « cibles » se trouvait une de ses bêtes noires, le père de John F. Kennedy, Joseph P. Kennedy l’ancien ambassadeur des Etats Unis à Londres en 1938-1940, qui avait trop fortement critiqué Roosevelt .

Le fait d’adopter une position somme toute très libérale serait un premier pas du jeune sénateur pour se rapprocher de la grande majorité libérale et héritière du New Deal des années trente, encore toute puissante au sein du parti démocrate de l’époque. Car il avait un deuxième handicap assez sérieux à surmonter : la faiblesse ou même son absence presque totale d’engagement en faveur des droits civiques et contre la ségrégation des noirs. .

Ces détails pourraient sembler trop lointains pour avoir une influence quelconque sur la guerre d’Algérie mais ils expliquent comment le sénateur a pu engager une équipe bien fournie et surtout bien rétribuée de chercheurs pour dénicher les documents, même en langue étrangère, les traduire, et mettre en fiches les informations de première main.

L’expérience pratique de Kennedy en matière de politique étrangère était alors assez faible.. Il faut bien le dire, avant sa carrière politique, Kennedy semble s’intéresser assez peu aux relations internationales .

le texte complet est consultable en page 5

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