Non au défilé des troupes algériennes à Paris
Le chef de l’Etat a décidé que 72 pays, qui furent, selon lui, des nations belligérantes de la première guerre mondiale, seraient invités cette année à participer au défilé du 14 juillet sur les Champs Elysées. Il est bien sûr parfaitement digne et important d’honorer la mémoire des soldats de toutes origines qui ont combattu dans ce conflit particulièrement meurtrier, pour certains aux côtés de la France dans des pays alliés, pour d’autres dans le cadre de l’ancien Outre-mer français. Ce dernier rassemblait alors des territoires sous souveraineté française, qui en majorité n’étaient pas des nations constituées en Etats historiques.
Le devoir de mémoire ne devrait pas s’appuyer sur de tels anachronismes pour la transmission à la jeunesse.
Dans le cas spécifique du territoire algérien, il s’agissait même, en 1914, de départements français, avec plus de 700 000 habitants d’origine européenne, installés pour la plupart depuis des générations. Environ 150 000 d’entre eux furent mobilisés et combattirent souvent dans les mêmes unités que les 170 000 soldats musulmans issus de ces départements d’Algérie. La population algérienne de l’époque, qui comptait 5.5 millions d’habitants, eut, à parts à peu près égales pour ses deux composantes, 50 000 Morts pour la France pendant ce conflit.
Il serait offensant d’oublier d’honorer la mémoire de ces soldats issus de l’Algérie française, qui ont aujourd’hui leurs descendants en France après l’exode de 1962, d’abord nos compatriotes Pieds-noirs et Harkis repliés et aussi certains immigrés algériens naturalisés français parfois depuis longtemps. Vouloir honorer, à travers l’Etat algérien d’aujourd’hui qu’une partie des combattants, est injuste et offensant pour les autres.
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