Maïa Alonso : "Le Rêve Assassiné"
Maïa Alonso, qui porte toujours dans son cœur son Algérie natale, publie son cinquième livre « Le Rêve assassiné ». Rêve d’une Algérie multiethnique que défendaient Félix et Madeleine, le couple assassiné dont Maïa fréquente les enfants
Maïa Alonso l’affirme : « C’est mon dernier livre sur l’Algérie, j’ai fait une sorte de thérapie ». Dans ce « dernier » livre, son cinquième, avec pour décor et bien davantage l’Algérie où elle est née et dont elle souffrira jusqu’à la fin de ses jours d’avoir dû en partir, la Samatanaise raconte un épisode (et les acteurs) du « rêve assassiné d’une Algérie nouvelle ».
En avril 1958, Félix Vallat, maire de Thiersville, et son épouse Madeleine, institutrice, furent assassinés par le FLN. « Cette nuit-là, ce n’était ni l’ingénieur agricole, ni l’ancien pilote de la RAF qui était visé. C’était ce véritable apôtre du rapprochement franco-musulman qui dérangeait les nationalistes algériens et qu’il fallait éliminer avec toute sa famille. Avec eux, ils ont assassiné le rêve d’une Algérie nouvelle, une Algérie autonome, fraternelle, multiethnique et tolérante, liée étroitement à la France.
L’Algérie dont rêvait aussi Albert Camus », affirme Maïa Alonso qui regrette avec tant d’autres « que l’Algérie n’ait pas eu son Nelson Mandela ».
Félix et Madeleine furent assassinés mais leurs trois fils survécurent et cinquante ans plus tard, Maïa les a retrouvés, écoutés, interviewés. Autant de souvenirs, de témoignages et d’archives qui ont permis à l’auteure d’écrire ce « romain vrai » avec pour ambition, celle de « faire entendre la voix de tous les acteurs de ce drame, même celui de Mokhtar Boucif, commanditaire de cet odieux assassinat, l’un des proches amis musulmans de Félix Vallat ».
Un « roman vrai » dans lequel « si la terreur du FLN est montrée du doigt, la vengeance à laquelle certains, désespérés, se sont livrés par la suite, n’est pas moins occultée ».
La cohabitation pacifique en terre d’islam restera-t-elle toujours un rêve ? se demande Maïa Alonso pour qui ce roman est d’une actualité brûlante. Tellement que son éditeur qui dit attendre avec « impatience » le jugement des lecteurs algériens conclut : « C’est avec la même impatience que j’attends le manuscrit pour « Un autre rêve assassiné ». Écrit, cette fois-ci, par un auteur algérien ».
« Le Rêve assassiné » de Maïa Alonso, Editions AtlantiS, 22 €.
De la même auteure :
« L’Odyssée de Grain de Bled en terre d’Ifriqiya » (2013), « Le Soleil colonial » (2014), « Les Enfants de la Licorne » (2015), « Le Papillon ensablé » (2016).
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