Comité de liaison (CLAN-R)

Lettre ouverte d’Anne Cazal à Monsieur le député-maire de Toulouse, Pierre Cohen

dimanche 5 février 2012

La deuxième violation de la Constitution Française concerne la liberté de penser de tous les citoyens et, quoi qu’on en dise, elle est encore en vigueur aujourd’hui… La Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 affirmait bien que «  Nul ne doit être inquiété pour ses opinions  » et que «  La libre communication des pensées est un des droits les plus précieux de l’homme  »… Nous pouvons crier la vérité, Monsieur le Député Maire, nous pouvons nous user les doigts à écrire la vérité, nous pouvons nous déchirer le cœur à la proclamer, en général, les politiciens de gauche comme de droite n’y répondent pas parce qu’ils ne veulent pas reconnaître les crimes du maître à penser que tous ont déifié, alors que le tout premier des crimes gaullistes a été la dégradation même de l’esprit humain !

Le troisième des crimes gaullistes est celui qui a porté atteinte à la Liberté … L’article IX de la déclaration de 1948 précise : «  Nul ne peut être arbitrairement détenu ou exilé … ». Alors là, combien de milliers de Français d’Algérie ont été arrêtés, incarcérés, torturés, mis au secret sans jugement, relâchés par des magistrats, puis repris par des barbouzes, ou dénoncés à l’ennemi de la veille par ces mêmes barbouzes selon les ordres criminels du Chef de l’Etat français ? On ne le chiffrera jamais, même si s’entrouvrent, aujourd’hui, des archives soigneusement expurgées… Mais il n’empêche que, depuis la violation de la Constitution Française, la France n’est plus une démocratie, mais un pâle reflet qui n’a plus rien à voir avec la bravoure du Chevalier Bayard !

Vous, Monsieur le Député Maire, vous qui, en tant que premier magistrat d’une des plus grandes villes françaises, devriez être un des garants du respect de la loi dans un pays de droit, les violations de la Constitution Française devraient vous révolter tout comme elles ont révolté un illustre maître à penser de votre parti M. François Mitterrand et tout comme l’écrit aujourd’hui votre candidat à l’élection présidentielle M. François Hollande : « La France s’honorerait à reconnaître ses responsabilités dans l’abandon volontaire de nos concitoyens pendant la période suivant les accords d’Evian et le cessez-le-feu en Algérie... ».

Eh bien, non ! Il semble que vous ayez oublié l’objectivité et la rigueur attachées à votre haute fonction ! Pour plaire aux négationnistes de la FNACA, vous voulez célébrer jusque sur les murs de la ville un cessez-le-feu qui n’a jamais existé ! Alors, Monsieur le Député Maire je vous demande seulement, en votre âme et conscience, de vous poser vous-même la question suivante : que célébrez-vous le 19 mars : UN CESSEZ-LE-FEU OU UNE FORFAITURE MARQUANT LE DÉBUT D’UN GÉNOCIDE ?

Et pour avoir pris la décision de débaptiser un pont qui porte le glorieux nom de Bayard pour le remplacer par la date d’un « péché mortel », comme l’a écrit le Maréchal Juin, ne réalisez-vous pas que la ville rose, cette belle ville que nous aimons, va en perdre jusqu’à cette appellation de rose tant elle rougira de honte !

Alors ne vous étonnez pas, Monsieur le Député Maire, que j’appelle, par cette lettre ouverte, tous les Français dignes de ce nom, qui souhaitent, non pas la perdition, mais la réhabilitation de leur patrie, à une manifestation de masse pour protester contre un forfait qui ajoute à la forfaiture ! Et, j’en suis certaine, ils répondront PRESENTS !

Je vous prie de croire, Monsieur le Député Maire, à l’expression de mon écœurement le plus profond.

Anne CAZAL

Déléguée Générale du Comité VERITAS
Doyenne du RNFAA
Membre de la Commission Histoire & Mémoire Du CLAN. R

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