Les Rues et Places du 19 Mars 1962
RueiL Malmaison.
Le Maire de Rueil Malmaison, M. Patrick Ollier, s’apprète à inaugurer une "Place du 19 Mars 1962".
L’émoi ressentit, une fois de plus dans la grande Famille Pieds Noirs, encore méprisée et dédaignée, a fait place à un sentiment d’indignation.
Le CLAN, par la voix de son président, a exprimé son point de vue à ce sujet, au Maire de Rueil Malmaison.
COMITÉ DE LIAISON DES ASSOCIATIONS NATIONALES DE RAPATRIÉS
(CLAN-R)
Le président .
Paris, le 5 novembre 2008A
Monsieur Patrick OLLIER,
Maire de Rueil-MalmaisonMonsieur le Maire,
Les Rapatriés d’Algérie apprennent avec douleur que vous vous apprêtez à inaugurer, dans votre commune, une place du 19 mars 1962, « cessez- le-feu en Algérie ». En leur nom à tous, je vous en conjure, ne procédez pas à une telle inauguration. Vous ne pouvez faire cela.
Comme vous le savez, si la date du 19 mars a représenté pour les combattants la fin de leur engagement militaire, elle n’a nullement été pour la population d’Algérie celle d’un cessez-le-feu. Bien au contraire, elle a représenté pour cette population, toutes confessions confondues, le début de la période la plus horrible qu’elle ait eu à connaître. Elle est associée aux plus grandes souffrances ; des dizaines et des dizaines de milliers de personnes massacrées - harkis désarmés et civils - des milliers de personnes enlevées et jamais retrouvées. Comment pourriez-vous, pour donner satisfaction à ceux qui veulent commémorer « la quille », ignorer, balayer cela.
C’est d’ailleurs bien ce qu’a voulu exprimer Monsieur Nicolas Sarkozy (à quelques jours de son élection à la présidence de la République), que vous ne pouvez, je pense, démentir, lorsque dans le courrier qu’il nous a adressé en date du 16 avril 2007 a écrit, en se référant au 19 mars 1962 : « Il est arrogant de condamner et de mépriser la douleur qui fut la vôtre et celle de vos familles lorsque vous fûtes chassés de vos terres, de vos maisons, et séparés de vos amis. Vous avez tout perdu. Vous avez été victimes d’une histoire et encore victimes d’un mépris ».
Nous comptons sur votre humanité.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, l’expression de ma considération la plus distinguée.
Denis FADDA
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