Hommage au Lieutenant-Colonel Bautista
Le Lieutenant-Colonel Bautista, l’un des meilleurs parmi les nôtres, nous a quittés le 19 juin. Fondateur de l’A.S.F.E.D, l’Association de Sauvegarde et de Défense des familles et enfants de Disparus , membre du CLAN-R, il s’est dépensé avec un dévouement constant à la terrible cause des Disparus. Homme d’un courage et d’une générosité sans pareil, il était un Grand.
Lors de ses obsèques, ses amis et compagnons d’armes étaient nombreux à lui rendre hommage. Le Colonel commandant le 19ème Génie, son régiment, accompagné de sous-officiers et d’hommes du rang lui ont rendu les honneurs militaires sur le parvis de l’Église, en présence de nombreux portes-drapeaux des autres régiments et groupements auxquels il a appartenu. Une cérémonie à la hauteur de ce que fut cet homme de combats.
La vie du Colonel Bautista a été remplie à un point telle qu’on aurait pu la croire le fruit de l’imagination d’un romancier. Elle n’a pourtant en rien été un roman.
Il était né le 27 avril 1919 à Saïda, dans le département d’Oran, d’une mère originaire des Ardennes et d’un père originaire d’Espagne ; un père ancien de la Légion Étrangère, grand blessé de 1914-1918, adjudant chef médaillé au feu, qui l’avait élevé, avec ses frères et sœur, dans la droiture, le sens de l’honneur et le « culte de la France ».
Pupille de la Nation, il est incorporé à l’âge de 18 ans au 4ème Régiment du Génie à Grenoble. Sous - officier, il participe en 1939-1940 à la campagne de France avec le Génie de la 31 ème Division, avant d’être admis à l’Ecole Militaire d’application du Génie de Versailles. Blessé dans la forêt d’Eu, il s’embarque pour l’Angleterre, sur le « Pénestin », à partir d’une plage située entre Saint-Valéry en Caux et Veules-les Roses. Les autorités anglaises du port de Southampton ayant refoulé le steamer et refusé le débarquement des blessés, il sera hospitalisé à l’hôpital maritime de Cherbourg puis dirigé sur les hôpitaux de Valogne et Bayonne. Rejoignant le 4ème Régiment du Génie à Grenoble, il participera à des activités de camouflage de matériel de guerre ; cela lui coûtera, en décembre 1940, ses premiers démêlés avec l’Occupant.
En 1941 ses Chefs ont pris la décision de l’envoyer en Afrique du Nord. A Marseille, la gestapo l’arrête sur le bateau qui doit le conduire à Alger. Débarqué, il réussit à s’échapper et trouve refuge, pendant une vingtaine de jours, dans le vieux quartier du « Panier » où une filière lui permettra de gagner l’A.F.N.