Editorial de Juillet 2009
IL Y A TROIS ANS LE MINISTRE JACQUES AUGARDE FONDATEUR DU CLAN-R NOUS QUITTAIT |
Le Ministre Jacques Augarde est décédé à Paris, le 19 juillet 2006, il y a trois ans déjà. Le temps ne doit pas faire oublier ce que les Rapatriés doivent à ce grand Français d’Algérie qui, de façon exemplaire, s’est totalement consacré à la défense de leur cause.
Dès octobre 1962, avec bon nombre d’élus rentrés d’Algérie, dont André Fadda, Jean Lamy, Malpel, Paul Saurin, Laurent Schiaffino, Alain de Serigny etc, il crée l’Association de Coopération et de Liaison France-Afrique aux destinées de laquelle il va présider pendant presque quarante ans. Ces anciens élus accompagnent dans l’exil ceux qui avaient été leurs électeurs et que désormais on désigne sous le nom de « Rapatriés » ; ils se font un devoir d’être auprès d’eux et de mettre à leur service leurs compétences pour faire reconnaître leurs droits.
A partir du début des années 70, avec les six autres associations officiellement reconnues comme défendant les intérêts des Rapatriés, il constitue, de façon informelle d’abord, et formelle plus tard, le Comité de Liaison des Associations Nationales de Rapatriés.
Il va inlassablement défendre les revendications des Rapatriés dans leur ensemble ; il va aussi aider individuellement un nombre considérable d’entre eux. Il participera à toutes les instances. On peut dire que de 1962 à sa disparition, il n’y a pas de texte, de règlement ou de loi relatifs aux Rapatriés qui n’ait porté sa marque. Jusqu’à son dernier souffle il agira, pour servir.
En Algérie déjà son dévouement à l’égard de tous, sans aucune distinction, était reconnu. En tant que Maire de Bougie il est venu en aide aux plus humbles et a grandement contribué au développement de sa ville, « la perle de l’Afrique du Nord ». En tant que parlementaire et de Ministre des Affaires musulmanes, le seul que la France ait connu, il a pris une part importante à la mise en place de l’Assemblée Algérienne et a grandement contribué à l’élaboration du nouveau statut de l’Algérie. Comme membre de la Commission de la Défense Nationale, à la Chambre des Députés, il n’a cessé d’intervenir en faveur des Anciens combattants, car il les connaissait et plus que bien d’autres savait ce que nous leur devons.
Evadé de France, Engagé volontaire, Officier des Tabors, il a fait la Campagne d’Italie où après avoir franchi le Garigliano, il a participé avec le 62ème Goum à la marche sur Rome du Corps de montagne. Débarqué en Provence, à Saint-Tropez, parmi les premiers, le 19 août 1944, il participera à la libération de Marseille et combattra encore héroïquement dans les Vosges et en Allemagne ; cité à deux reprises, il ne s’arrêtera en vainqueur qu’au-delà du Danube.
Les Français d’Algérie, les Rapatriés lui doivent beaucoup. Il a honoré l’Algérie et aussi la France métropolitaine ; il serait temps qu’une rue de Paris porte son nom.
Denis Fadda
M. Denis Fadda, a prononcé, lors des obsèques de Jacques Augarde, l’hommage dont vous trouverez ci-dessous le texte.