Comité de liaison (CLAN-R)

EDITORIAL D’OCTOBRE 2008

vendredi 17 octobre 2008

ECRIRE NOTRE HISTOIRE

Tous les jours notre Mémoire est bafouée. Tous les jours, prétendent écrire notre Histoire des gens qui ne la connaissent pas et se proposent de témoigner des hommes ou des femmes qui ne l’ont pas vécue. Cette rentrée littéraire nous offre encore des ouvrages, assurés du plus grand succès, dont les auteurs qui disent vouloir faire vivre son histoire, avouent parfois n’avoir jamais mis un pied en Afrique du Nord.

Plus que jamais nous savons que c’est à nous qu’il revient d’écrire notre Histoire, et la Commission « Histoire et réalité des faits » du CLAN, constituée à la fois d’historiens de talent et de grands témoins, s’y attelle avec une grande compétence.

Oui, c’est à nous de le faire ensemble, hommes et femmes issus de la terre d’Algérie, de toutes origines et de toutes religions.

Où que nous nous trouvions, nous avons vécu la même Histoire et nous restons à jamais liés par elle.

On a voulu séparer les hommes de cette terre d’Algérie mais on n’y est jamais parvenu.

Il y a eu une guerre qui n’en était pas une, et qui était encore moins une guerre civile, car les populations n’ont jamais eu le désir de s’opposer les unes aux autres.

Il y a eu huit années d’horreurs abominables parce que cela servait à certains hommes. Huit années au cours desquelles tout a été fait pour nous séparer, tout a été fait pour que nous nous haïssions. On n’y est pas parvenu.

Il y a eu des gouvernements qui pendant des décennies ont continué, par la propagande et par la désinformation, de tenter de nous éloigner les uns des autres. Ils n’y sont pas parvenus non plus.

Il est temps de comprendre qu’il n’ y a eu que des victimes, victimes de la même Histoire qui, aujourd’hui, se trouvent de part et d’autre de la Méditerranée.

Il y a ceux qui sont partis dans la douleur et ceux qui sont restés dans la tristesse et dans la crainte !

Il y a ceux qui ont dû partir et ceux qui ont dû rester !

Tous étaient à plaindre !

Nous devions vivre ensemble ; des hommes qui ont décidé à notre place ne l’ont pas voulu.

Maintenant nous savons que nous devons, avant tout, compter sur nous-mêmes et que les initiatives venues de la société civile seront celles qui auront le plus de chances d’aboutir.

Enfants d’Algérie - de toutes origines - prenons nous par la main et ne faisons qu’un seul front pour faire jaillir la Vérité, pour donner la Vérité à l’Histoire.

Denis Fadda

Octobre 2008


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