EDITORIAL
ALBERT CAMUS
SOUVENONS-NOUS !
Il y a cinquante ans, le 4 janvier 1960, décédait un authentique Français d’Algérie, Albert Camus. Sa mort fut pour tous les Algériens une perte terrible dont on peut encore mesurer les conséquences aujourd’hui.
Camus est né dans cette belle plaine de Bône, là où les orangers et les vignes côtoient les champs de tabac, à quelque 18 kilomètres au Sud de la capitale de l’Est algérien, dans un beau village aux maisons basses, Mondovi. Mondovi que l’on aperçoit du clocher de la Basilique d’Hippone, où vécut l’esprit universel qu’était Saint-Augustin auquel, d’ailleurs, l’auteur de « la Peste » et du « Mythe de Sisyphe » a consacré son mémoire de D.E.S... On aime à imaginer, aujourd’hui, la conversation entre ces deux voisins, ces deux grands Africains…
Camus a vécu à Alger, à Belcourt, à Oran, puis à Alger de nouveau, construisant une oeuvre philosophique et littéraire magistrale - elle lui a valu le Prix Nobel de Littérature en 1957 – qui laisse constamment apparaître son amour sans faille pour sa terre natale. « Noces à Tipasa » commence ainsi :
« Au Printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l’odeur des absinthes, la mer cuirassée d’argent , le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres. A certaines heures, la campagne est noire de soleil... »
S’il fallait une preuve de son attachement à sa terre, il suffirait pourtant de se souvenir qu’au moment de sa mort, ce 4 janvier 1960, Camus tenait, près de lui, dans sa serviette, le manuscrit du « Premier homme » , un ouvrage qu’il comptait considérablement développer...
D.F.