EDITORIAL
LE RESPECT DES MORTS, UN DEVOIR PARTAGÉ
La situation de nos cimetières suscite parmi les Rapatriés une préoccupation angoissée. Chaque jour, en effet, arrivent des informations alarmantes. Les cimetières chrétiens et israélites continuent de se dégrader. A l’usure du temps, au manque de travaux d’entretien dans la période 1962-2003, se sont ajoutées les multiples profanations, les innombrables déprédations et l’oeuvre de délinquants qui ont trouvé dans ces cimetières des lieux propices à l’accomplissement d’actes illicites.
Le résultat est une grande misère qui exige une action urgente de la part des pouvoirs publics.
Le plan gouvernemental 2004-2009 a été insuffisant ; il a, par ailleurs, trop privilégié les regroupements. La France doit maintenant assurer à une beaucoup plus grande échelle la restauration et la réhabilitation de nos cimetières ; avec les municipalités algériennes elle doit assumer la charge de leur entretien. L’Etat algérien doit garantir leur respect. Les Rapatriés devront prendre leur part de l’entretien normal des tombes dans des cimetières qui ne risqueront plus d’être profanés ou souillés.
L’ensemble des associations de Rapatriés directement concernées par la question des cimetières se retrouveront le 25 novembre à Paris pour arrêter des mesures ; dans les jours suivants, une demande de réunion ayant été formulée par notre fédération au mois d’octobre, leurs représentants rencontreront les pouvoirs publics auxquels ils soumettront des propositions d’actions.
Évidemment, dans la loi de finances qui, dans quelques semaines sera adoptée, la part du budget national consacrée aux cimetières de l’étranger devra avoir été considérablement augmentée.
Nous comptons bien qu’entre-temps la mission parlementaire demandée sera sur le point de se rendre sur place.
Nous espérons qu’elle recommandera la constitution de cette fondation que nous réclamions déjà en septembre 2008, fondation qui devrait garantir la protection, l’entretien et le respect, en Algérie, de tout ce qui a une signification pour les hommes de paix. Avec les cimetières, la maison natale d’Albert Camus, entre autres, devra être de ces lieux administrés par cette fondation.
Ceci participera grandement à la construction de cette relation apaisée, entre la France et l’Algérie, que nous appelons de tous nos voeux.
D.F.