Discours de Nicolas Sarkozy à Rivesaltes
DISCOURS DE M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
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Remise des insignes de Grand Officier de la Légion d’Honneur au général François MEYER
Perpignan (Pyrénées-Orientales) – Samedi 14 avril 2012
Mon général,
C’est à l’arrière d’une voiture surchargée, qui avance péniblement sur la route de l’exode, qu’un enfant de six ans prend soudainement conscience de l’humiliation de son pays.
Cet enfant, c’était vous.
Ce pays, c’était la France.
Oui, la France de 1940 qui, vaincue et humiliée, fuyait, éperdue, sur des routes sans espoir.
Votre père, ingénieur dans l’armée de l’air, suivait les ordres et un Etat-major qui, de défaite en retraite, s’était replié derrière les remparts de Carcassonne.
L’enfant de 1940, l’enfant de la débâcle, va construire sa vie d’homme et choisir la vie de soldat pour protéger son pays d’une nouvelle humiliation, pour que jamais la France ne connaisse à nouveau l’effondrement et la défaite.
Pourtant, vingt-deux ans plus tard, l’Histoire et votre destinée voudront que vous ayez à connaître un nouvel exode, celui de 1962.
C’est dans l’honneur, cette fois, que vous ferez face à ce défi.
Un sens de l’honneur que je suis venu saluer aujourd’hui, ici, au nom de la République.
Jeune et brillant Saint-Cyrien, sorti dans la cavalerie, vous découvrez l’Algérie en 1957, à l’occasion d’un stage qui durera un mois. Cela vous suffit pour comprendre, vous l’écrirez à plusieurs reprises, que la France ne pouvait pas rester dans un pays qui ne voulait plus partager le même destin qu’elle. Jamais vous ne croirez à la possibilité de maintenir une Algérie française.
Il n’est pas question pour moi, ici, de revenir sur l’histoire de l’Algérie et sur son droit à l’indépendance. Je suis venu ici, mon général, pour parler de la responsabilité de la France dans un drame français.
Jamais vous ne comprendrez, mon général, le sens de cette guerre mais, en 1958, vous acceptez la mission qui vous est confiée auprès du 23ème régiment de Spahis cantonné à Saïda.
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