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NOTE SUR L’ACTION PUBLIQUE DE CHARLES LEVY EN ALGÉRIE FRANÇAISE
La promotion de ces programmes fut pour Charles Lévy un apostolat permanent : il réussit à en faire adopter les principes par les « Délégations Financières » en 1943, puis par le conseil supérieur des réformes musulmanes auprès du Gouvernement général de l’Algérie dont il fut un rapporteur en 1944.
Après 1945, de sombres nuages s’accumulaient sur l’Algérie, et Charles Lévy, quoique déjà âgé, aurait voulu poursuivre son action publique pour garantir la mise en œuvre effective des programmes alors bloqués par plusieurs facteurs :
l’indifférence de la Métropole plus préoccupée par sa propre reconstruction après la guerre
’orgueil d’une haute administration n’appréciant pas des solutions étudiées en dehors d’elle
l’obstruction du grand colonat qui craignait la contagion des réformes et était puissant au Parlement à Paris, où il disposait d’un petit groupe charnière (Henri Borgeaud Sénateur).
En 1948 Charles Lévy dut malheureusement se retirer de la compétition à Sétif pour les élections à la nouvelle Assemblée Algérienne, créée par le Statut de l’Algérie de 1947 : l’insouciance des électeurs vivant au jour le jour et leur inconscience de la montée des périls, malgré l’alerte du 8 mai 1945, les rendaient en effet incapables de comprendre que l’application urgente des programmes du paysannat, était la dernière chance de sauver une Algérie française.
Alors que ces électeurs avaient constamment renouvelé les mandats de Charles Lévy depuis 1920, ils préférèrent alors la candidature de l’obscur Maire de Sétif, qui n’avait lui, aucun programme.
Sans mandat public et privé donc de tribune, homme seul n’ayant jamais fait partie d’une quelconque mouvance qui aurait pu reprendre et soutenir ses objectifs, Charles Lévy fut alors sans possibilité d’action à l’échelle de l’Algérie. (Une ultime tentative d’alerter directement en Novembre 1954, le nouveau Président du Conseil des Ministres Pierre Mendès-France fut reçue favorablement par celui-ci, mais le gouvernement tomba hélas en Février 1955, étant mis en minorité à l’Assemblée Nationale par la réunion des oppositions gaulliste et communiste).
Charles Lévy ne pouvait cependant rester inactif : à 85 ans, sa dernière réalisation fut celle d’une nouvelle cité-jardin H.B.M. de villas pavillons sur les hauteurs d’Alger, ouverte aux musulmans comme aux européens. Il n’eut toutefois pas le temps d’y inscrire sur le fronton de la salle commune restant à bâtir, cette phrase qu’il avait ciselée :
« Ici règnent la concorde et la joie »
Il s’éteignit en 1959, ayant œuvré jusqu’à son dernier souffle, à l’idéal humain auquel il avait consacré sa vie entière.
Michel (Emile) Lévy
23 avenue Pasteur 92170 Vanves
Tél : 0147 36 04 65
michel.e.levy@orange.fr
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