Comité de liaison (CLAN-R)

Lettre ouverte d’Anne CAZAL à François HOLLANDE, Président de la République Française

jeudi 26 février 2015

ANNE CAZAL
JOURNALISTE-ECRIVAIN
BOITE POSTALE 28 – 31620 FRONTON
Email : anne.cazal@orange.fr

Monsieur François HOLLANDE
Président de la République
Palais de l’Elysée
55 rue du Faubourg Saint Honoré
75008 PARIS

LETTRE OUVERTE

Monsieur le Président de la République,
« La France n’a plus aucun otage » avez-vous affirmé, la main sur le cœur, lors de l’accueil réservé à Serge LAZAREVIC. …

Vous avez poursuivi ainsi : "La France ne compte plus d’otage et elle ne doit plus compter d’otages. Ce qui suppose une grande vigilance, une grande protection de nos intérêts. Et je fais ici appel à toutes les entreprises et les administrations pour éviter ces drames. Que les Français prennent bien conscience que ces questions d’otages sont extrêmement douloureuses…

Oh ! Qu’en termes sommaires ces choses- là sont dites, Monsieur le Président de la République Française ! Plus aucun otage français… En êtes-vous certain ?

« La France n’a plus d’otage. ». Auriez-vous totalement effacé de votre mémoire la déclaration du Président de la République algérienne en 1971, lequel déclarait : « A Paris on semble ignorer que nous détenons un très grand nombre d’otages français. Quand il le faudra nous en communiquerons la liste à toute la presse et cela provoquera une émotion considérable en France. Alors, pour obtenir la libération de ces otages, il faudra y mettre le prix. » ?

Lorsque vous avez déclaré, aussi légèrement : « La France n’a plus aucun otage », étiez-vous soudain frappé d’amnésie, ou aviez-vous décidé de gommer de l’Histoire de France les 537 jeunes appelés, dits « prisonniers du FLN » et qui n’ont jamais été rendus au premier président-fondateur de la cinquième République, sans que celui-ci ne bronche ?

« La France n’a plus d’otage. » Ne vous est-il jamais venu à l’idée que quelques-uns de ces malheureux jeunes Français, qui avaient 20 ans à l’époque de la capitulation gaulliste, puissent encore survivre, esclaves dans quelques bouges, réduits à l’état de bêtes de somme, condamnés à tourner sans fin quelque noria dans le sud algérien ?...

« La France n’a plus d’otage. » Et ceux que la France gaulliste a si légèrement nommés « les disparus », dont vos Archives falsifiées ont réduit le nombre à 3018, mais qui furent éminemment plus nombreux, et ces Harkis, soldats français tous otages de cet ennemi vaincu, devant lequel la France a capitulé, qui furent décimés par centaines de milliers ?

Et ces jeunes filles, à peine nubiles, arrachées aux bras de leurs parents sur le quai des ports d’Oran ou d’Alger, pour assurer le repos des guerriers, sont-elles toutes mortes en esclavage ? N’en reste-il pas une seule de vivante « puisque la France n’a plus d’otage » ?…

Non, Monsieur le Président de la République Française, nous ne sommes pas « à un moment important », nous nous noyons en pleine amnésie !

Anne CAZAL

Lettre ouverte

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