Comité de liaison (CLAN-R)

L’hommage de la Nation et des Ardennais au soldat Barek-Deligny

mercredi 2 juin 2010

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En présence du ministre de la défense, les honneurs militaires ont été rendus hier au chef de bataillon Christophe Barek-Deligny, « mort au combat » en Afghanistan.

UN peu avant midi, alors que le cercueil drapé de tricolore porté par les frères d’arme de l’officier « mort au combat » quitte la cour d ’honneur (ou place d’armes) du quartier Dumerbion, une voix déchire le lourd silence : « Ardennes ! ». Plus de deux cents hommes du « 3 » répondent en chœur : « Tiens ferme ! »

Ainsi s’est achevée hier la cérémonie présidée par le ministre de la Défense Hervé Morin au cours de laquelle les honneurs militaires ont été rendus au chef de bataillon Christophe Barek-Deligny, « mort au combat » le 22 mai en Afghanistan à l’âge de 38 ans…

Une cérémonie à la fois digne, sobre et fraternelle, en présence de l’épouse et des parents de la victime, de plusieurs centaines d’officiers, sous-officiers et militaires du rang du régiment actuellement présents à Charleville (jusqu’à la mi-juin, plusieurs détachements auront rejoint le Liban, la Guyane et la Côté d’Ivoire).

Avant de décerner à l’officier les insignes de chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume, le ministre de la Défense a dans son hommage funèbre retracé le parcours exemplaire du jeune officier « victime d’un engin explosif improvisé, cette menace insidieuse et lâche qu’utilisent les insurgés pour faire régner l’oppression et la terreur ».

Mort en héros

Rappelant que Christophe Barek-Deligny était le digne héritier d’ascendants qui avaient déjà choisi de servir la France (un arrière-arrière-grand-père déjà titulaire de la Légion d’honneur, un grand-père engagé volontaire en 1915, un père grand serviteur de l’État, notamment en tant que préfet), Hervé Morin a souligné que l’officier avait fait sienne la devise du Génie : « Parfois détruire, souvent construire, toujours servir. »

Décédé en procédant à une opération de déminage, « pour que la force puisse se déployer dans de nouvelles zones et la population civile vivre, travailler et se déplacer sans danger », le chef de bataillon du 3e Régiment du génie qui avait intégré un détachement de l’Otan fin avril, « est mort au service de la France, (combattant) contre le terrorisme et pour la paix » a encore rappelé le ministre. Qui a conclu en disant simplement mais fermement que Christophe Barek-Deligny incarnait « cette France que nous aimons : courageuse dans la lutte contre la tyrannie, généreuse au côté des peuples pour les aider à prendre leur destin en main, responsable, qui s’engage au service de la paix et de sécurité dans le monde. »

Dans son hommage, puis de manière plus discrète après la cérémonie, Hervé Morin a assuré la veuve, les enfants et les parents de l’officier de la solidarité et de la reconnaissance de la Nation, confiant sa certitude que la communauté du régiment saurait entourer et assister la famille comme ce fut le cas déjà en novembre 2008, lors du décès, en Afghanistan, déjà, dans des conditions quasi similaires, de l’adjudant-chef Nicolas Rey. Une période au cours de laquelle l’épouse de Christophe Barek-Deligny (à titre personnel mais aussi bien sûr en sa qualité de médecin-chef du « 3 ») s’était beaucoup investie, comme l’a noté le ministre, qui s’est plu à mettre en avant les valeurs humaines qui cimentent l’armée dans une société « en proie à la tentation du matérialisme ».

En présence également du chef d’état-major de l’armée de terre, le général Elrick Irastorza, du préfet Jean-François Savy, de la députée Bérengère Poletti, des sénateurs Benoît Huré et Marc Laménie, du maire Claudine Ledoux, la cérémonie n’était pas ouverte au grand public : mais de nombreux Ardennais ont témoigné leur reconnaissance à l’officier et exprimé leurs condoléances à sa famille grâce au registre qui avait été ouvert au foyer du quartier Dumerbion ou qui ont eu tout simplement une pensée, hier, vers midi.

Ce 28 mai, la Nation tout entière a dit sa reconnaissance, et les Ardennais, qui savent le prix du sang, celui des armes et des larmes, ont salué un officier mort en héros. Ils n’oublieront pas.

Philippe MELLET


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