Comité de liaison (CLAN-R)

Le calvaire des prisonniers des camps Vietminh-INDOCHINE 1946-1954

vendredi 18 octobre 2013

De 1945 à 1954, il y a eu environ 37 000 prisonniers militaires du Vietminh, dont 71% sont morts en captivité, soit environ 26 200 personnes.

De 1945 à 1950 il y eu peu de détenus dans des camps : soit ils étaient exécutés, soit ils étaient exhibés dans les villages après de longues marches, si ces dernières n’avaient pas été fatales.

C’est à partir de 1950 et surtout en 1953-54, que les camps se développent et effectuent leur œuvre de mort sur une grande échelle.

Sur les 2000 prisonniers capturés en 1950 lors du désastre de la RC4, seulement 32 survivants étaient au camp numéro 1 en 1952 (seuls 200 blessés ont été rendus fin 1950).

Sur les 10 000 prisonniers de Dien Bien Phu qui doivent endurer une marche de la mort pour regagner les camps, 70 % périssent en moins de 4 mois.

63 % des prisonniers rendus nécessitent une hospitalisation. Les prisonniers libérés, pour la plupart à la fin de la guerre en 1954 (seuls 3000 prisonniers sont libérés dans le cadre d’échanges entre fin 1950 et fin 1953) sont squelettiques, souvent dans un état de faiblesse extrême. Malgré les soins de dernière heure dans les camps pour les rendre présentables, leur aspect évoque celui des rescapés des camps de concentration nazis et le contraste est frappant avec les prisonniers vietminh rendus par les Français.

Le Vietminh ne reconnaît pas la Convention de Genève sur les prisonniers de guerre et pendant toute la durée du conflit, la Croix Rouge ne reçoit jamais l’autorisation de visiter les camps.

Les médecins prisonniers sont, sauf à de très rares exceptions, interdits de pratique.

Les camps étant implantés dans des zones difficiles d’accès, les chances d’évasion sont très faibles. Ceux qui y parviennent, isolés dans la jungle et entourés d’une population en général hostile sont presque systématiquement repris puis tués ou torturés pour l’exemple.

Il existe environ 130 camps, les plus importants se trouvent au Tonkin et sont parfois volants, situés dans des endroits qui rendent le repérage aérien difficile, voire impossible. Ce sont souvent des misérables villages de paillotes, construites et entretenues par les prisonniers eux-mêmes, dénués de clôture, l’environnement hostile étant suffisamment dissuasif. Dans ces régions au climat difficile, les installations ouvertes à tous les vents et sans hygiène, livrent les prisonniers à moitié nus aux moustiques et autres bêtes ainsi qu’aux maladies, puis les malades à la mort, quelquefois après un passage à " l’infirmerie ", sorte de morgue immonde d’où l’on ne sort jamais vivant.

Parmi les punitions, l’une des plus terribles est le séjour prolongé dans la sinistre "cage à buffles " sous une maison sur pilotis où le prisonnier, attaché à un poteau dans une eau putride sans pouvoir se protéger des piqûres d’insectes, est parfois supplicié jusqu‘à la folie et la mort.

Les camps Vietminh présentent tous les mêmes caractéristiques : installations délabrées, insalubrité, conditions inhumaines, endoctrinement systématique, régime alimentaire affamant, saleté et promiscuité, absence de soins pour les malades, sévices à la moindre incartade ou rébellion et donc mortalité très forte sur de courtes périodes. Les morts sont inhumés sommairement, sans linceul ni cercueil, par les prisonniers qui le peuvent.


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