Le 5 juillet 2007 en France, le bilan.

5 juillet

Dans la dignité à travers toute la France les Rapatriés ont rendu hommage à leurs morts.

En ce 45ème anniversaire, le Comité de liaison avait souhaité qu’à travers toute la France, l’hommage aux victimes d’ Oran - à ceux qui ont été massacrés ou enlevés en ce si funeste 5 juillet 62 - soit plus étendu que les années passées. Il le fut.

En effet, dans tout le pays, des cérémonies nombreuses ont eu lieu, toujours émouvantes, quelquefois bouleversantes : tant de personnes que la Providence avait épargnées et qui, pour la première fois, parlaient ! tant de familles qui se souvenaient des horreurs vécues et des souffrances endurées par les leurs, se demandant encore comment la France avait pu permettre cela !

Oui, partout, l’émotion était intense et les yeux étaient rouges. Mais la dignité était grande. Aucune banderole, aucun signe de haine ; il s’ agissait seulement de se souvenir et de rendre hommage, et les préfets ont veillé à protéger ce moment de recueillement de toute une communauté auquel, d’ ailleurs, les élus se sont souvent associés.

A Paris seulement, à l’ Arc de Triomphe, la cérémonie prévue n’a pas eu lieu. La nouvelle de son interdiction n’a pu parvenir partout à temps, et les Rapatriés présents sur les Champs Elysées constataient avec colère qu’ il avait suffi des protestations de quelques uns pour qu’ ils fussent privés de leur commémoration. Comme en 62, ils se sentaient abandonnés et se disaient que les forces de police, en si grand nombre rassemblées, auraient bien plutôt dû garantir l’hommage à leurs morts que l’empêcher.

Ce fut la seule - mais grave - fausse note de cette journée où les Rapatriés se sont retrouvés unis et bien conscients que cette union serait plus que jamais nécessaire.

Denis Fadda