Comité de liaison (CLAN-R)

JEAN-YVES MONOT : Le 8 mai 1945 à DJIDJELLI

mardi 25 mai 2010

Je me souviens que le Docteur CHABRIAT, au péril de sa vie, vint chez nous de nombreuses fois, afin de suivre l’évolution du traitement qu’il avait prescrit. Je sus d’ailleurs plus tard que ce médecin, ami de notre famille, n’hésita pas à aller dans les quartiers musulmans pour soigner ses patients.

Il se passa 8 à 10 jours pendant lesquels l’anarchie s’était installée, des bandes vociférantes traversaient les artères des quartiers européens.

Je soupçonne notre légumier, Monsieur BOURRAOUI, dont le magasin était installé dans notre immeuble, d’avoir participé à notre protection, car la barricade de l’entrée n’aurait pas pu résister à des individus déterminés.

Les premières unités de la Légion Etrangère arrivèrent vers le 15/18 Mai et les seules présences de leurs patrouilles constantes et musclées dans la ville, ont vite ramené le calme et le retour de la population dans leurs maisons.

On peut légitimement penser que les échos de leurs actions militaires dans le secteur de Sétif, très étendu et qui avait nécessité ce laps de temps, avaient dû parvenir à Djidjelli, ce qui facilita le retour à une vie à peu prés normale, qui ne dura que 9 ans.

De 1954 à 1962, Djidjelli et surtout sa région fut un sanctuaire pour les fallaghas, en raison du terrain propice aux embuscades ( forêt très dense de Chêne-liège). Je ne fus guère étonné par ces évènements de Mai 1945 dans notre ville, car nous percevions depuis 1944, une certaine animosité de la part d’une partie des élèves musulmans ( familles Ben Yahia et Bourboune).

Mohamed Ben Yahia, Docteur en Droit, devint d’ailleurs un des négociateurs importants à Evian et qui fut, durant l’ère Boumedienne, Ministre de l’Éducation Nationale, puis des Affaires Etrangères, décédé dans l’avion abattu au dessus de la frontière Syro/Irakienne, pendant la guerre Irak-Iran.

Notre père fut volontairement discret sur le nombre de victimes de ces évènements à Djidjelli, en raison de l’état de santé critique de notre mère.

C’est la raison pour laquelle, je ne suis pas en mesure de fournir des chiffres précis sur le nombre de morts et/ou blessés, d’autant que mon père, alors Directeur de l’Agence Maritime Charles SCHIAFFINO et Cie de Djidjelli, fut nommé, peu de temps après, en Juillet 1945 à la Direction de celle de Bougie. Je n’ai revu Djidjelli qu’en ... 1986, pour des raisons professionnelles !

Il serait intéressant de retrouver d’autres témoins de ces événements, demeurés à Djidjelli jusqu’en 1962.


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