Comité de liaison (CLAN-R)

ANNE CAZAL.LA FAUSSE PAIX D’EVIAN

samedi 13 octobre 2012

Est-ce, encore pour abuser les Français, ou pour calmer la réprobation d’une conscience plus lourdement chargée que celle des plus grands criminels nazis, que Charles De Gaulle a déclaré le 14 juin 1963 que tout s’était passé, sans heurt, sans drame et sans douleur ? Que valaient ces trois affirmations :

Sans heurt , alors que plus d’un million d’êtres humains ont été chassés de leurs foyers, contraints de tout abandonner et de tout perdre, fuyant, pour préserver leurs vies, dans des conditions de panique extrême, leur terre natale qu’ils ne devaient plus revoir ? MENSONGE !

Sans drame , alors que ces Français là ont connu les brutalités, la torture, les internements arbitraires, les disparitions, les enlèvements d’êtres chers, sans compter la tragédie apocalyptique du massacre de leurs frères harkis, de leurs amis musulmans dont ils ont été arrachés, et sans compter, aussi, le chaos de l’Algérie qu’ils aimaient livrée inexorablement au fanatisme et à la régression ? ENCORE MENSONGE !

Sans douleur , alors que la souffrance des Français d’Algérie est inextinguible, alors que nombre des leurs, après l’accueil hostile de la métropole, ont préféré mettre fin à leurs jours que de supporter tant d’ignominie, alors que ceux qui sont restés voient encore leurs nuits perturbées par d’effroyables cauchemars, alors que, depuis un demi-siècle, ils réclament la vérité que ce monstre a mis sous un boisseau que maintiennent leurs thuriféraires de tous bords ?

MENSONGE, TOUJOURS MENSONGE, UN MENSONGE D’ETAT QUI A RUINE LA FRANCE ET QUI EST, AUJOURD’HUI, EN PASSE DE L’ANEANTIR !

Pourtant, en ce sinistre printemps 1962, un homme s’était courageusement dressé contre cette imposture, c’était le député d’Alger, Marc Lauriol, qui, le 26 mai 1962, demandait à la tribune de l‘Assemble Nationale : «  Quelle garantie avons-nous que le futur état algérien entérinera ces accords, en vertu même de sa souveraineté ? Rien ne le l’obligera à se tenir pour engagé par un traité qui lui aura préexisté ?  »

C’était un argument de bons sens, conforme au droit international. Mais qui donc pouvait encore l’entendre au gouvernement et en métropole ?

En réalité le FLN, cynique dans cette position de triomphateur où la France l’avait indûment placé, n’avait nul besoin de cet argument juridique pour bafouer cette autre garantie des accords d’Evian, celle qui engageait directement l’honneur de la France, et qui était destinée à assurer la sauvegarde de milliers de vies humaines directement menacées :«  Nul ne peut être inquiété, poursuivi, condamné, en raison d’actes accomplis, ou de paroles ou d’opinions exprimées ,avant le I8 Mars 1962 . »

Reniant ouvertement ce texte, de façon provocatrice, le FLN devenu maître absolu dans la place, va se livrer à une recrudescence d’attentats, de viols, d’enlèvements, de meurtres collectifs, de profanations de lieux du culte et de cimetières chrétiens et juifs, comme on n’en avait jamais vu depuis le début de la guerre d’Algérie !

C’est ainsi que, après le 19 Mars 1962 et « l’entrée en vigueur » des accords d’Evian, le parti de la France en Algérie comptera neuf fois plus de victimes en quelques mois qu’il n’en avait eues depuis la toussaint 1954 !


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