Comité de liaison (CLAN-R)

11 Mars 2018- 55 ème anniversaire de "l’exécution" du Colonel Jean-Marie Bastien-Thiry

dimanche 11 mars 2018

11 mars 2018 : 55eme anniversaire de " l’exécution" du colonel Jean-Marie Bastien-Thiry, au fort d’ Ivry, une semaine après le verdict (pour éviter des pressions après une demande de grâce ... ) .

Il fut condamné par un tribunal d’exception, la Cour militaire de justice, ce qui piétinait sans vergogne, la séparation des pouvoirs, la position du Conseil d’Etat sur ce genre de procédure ("l’existence de cette Cour militaire de justice est déclarée illégale par le grand arrêt du Conseil d’État du 19 octobre 1962, au motif qu’elle porte atteinte aux principes généraux du droit, notamment par l’absence de tout recours contre ses décisions") et les droits traditionnels de la défense dans notre pays .

Le Chef de l’Etat de l’époque s’est acharné sur lui (sans tenir compte des recommandations de personnes importantes de son entourage comme Jean Foyer) comme il l’avait fait sur d’autres grands militaires, serviteurs de l’Etat depuis des années, comme les généraux Jouhaud et Salan, en refusant obstinément de comprendre le contexte politique et l’engagement de ces officiers pour un idéal d’honneur, pour la défense des populations civiles françaises et pour le respect de la parole donnée et la fidélité aux engagements pris solennellement par l’ Etat .

Au delà, en 1962 après les tragédies subies par de nombreux Français, on pouvait attendre d’un Chef d Etat, au delà de ses colères ou rancœurs personnelles, le souci ou l’exigence de rassembler la nation française et d’apaiser les passions après les déchirements de la guerre d’Algérie et d’autres épreuves nationales encore récentes.

Le Colonel Bastien-Thiry, à son procès lors de sa longue déclaration (qu’il est nécessaire de lire si l’on veut comprendre le parcours de cet homme ) pour expliquer les raisons de son engagement et de ses actes (certes graves) , a dit : «  Nous n’avons pas à nous justifier, devant votre juridiction, d’avoir accompli l’un des devoirs les plus sacrés de l’homme, le devoir de défendre des victimes d’une politique barbare et insensée. »

«  Devant l’Histoire, devant nos concitoyens et devant nos enfants, nous proclamons notre innocence, car nous n’avons fait que mettre en pratique la grande et éternelle loi de solidarité entre les hommes. »

Gilles Bonnier

Déclaration du Colonel Bastien-Thiry lors de son procès le 2 Février 1963